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Pêcher un lac de barrage

Les lacs de barrage sont nombreux et variés. A l'inverse des lacs naturels, leur niveau est extrêmement changeant. Certains barrages de moyenne montagne ont même des marnages supérieurs à 20m. L'impact de ces variations est très puissant sur l'écosystème aquatique et donc sur les carpes qui vivent dans une grande majorité d'entre eux. Quelques uns sont classés en première catégorie et n'ont pas de carpes, mais ils sont rares. Leur qualité piscicole varie en fonction de leur date de mise en eau et des empoissonnements effectués. Les plus gros comme Serre-ponçon ou Sainte-Croix ont une densité très faible de carpes à l'hectare alors que d'autres comme le Salagou sont bien fournis mais avec une typologie peu variée. Pêcher un lac de barrage est avant tout une expérience d'adaptation. En effet, suivant le niveau d'eau, certains secteurs sont occupés par les cyprins, d'autres pas, et cela change tout le temps. On ne pêchera donc que rarement les mêmes secteurs toute l'année. Une grande partie des secrets des lacs de barrage se base sur ce fait.

 

Détaillons donc les secteurs à prospecter suivant les saisons et le niveau.

En coeur de l'hiver, les lacs sont en phase de remontée. Hormis les lacs du sud de la France et de basse altitude, il est difficile de réussir en lac de barrage du fait d'apports important d'eau froide qui ralentit considérablement l'alimentation des carpes. Bien que d'autres eaux soient plus adaptées à la pêche hivernale, on peut être tenter d'y effectuer une session rien que pour la tranquillité dont on bénéficie... Seuls quelques pêcheurs de carnassiers acharnés pourraient perturber la quiétude des lieux. Il convient de choisir si possible une période de redoux durant laquelle un air doux ou un bon ensoleillement pourraient réchauffer quelques bordures, voir une zone entière bien exposée. La recherche de cassants vifs entre cette éventuelle zone et un grand fond est une bonne solution. Des pêches en spot sur différentes profondeurs en ces lieux peuvent donner des résultats, à savoir quelques poissons qui seront à considérer à juste valeur quelque soit leur poids... Attention à être équiper correctement à la fois en vêtements et en abri, les écarts de température entre nuit et jour peuvent être énormes. De même toute sortie en bateau doit être réfléchie et sécurisée (gilet), tomber dans une eau entre 3 et 6° peut entrainer une mort très rapide. Mieux vaut ne pas pratiquer seul en hiver...

Dés le mois de mars, de bonnes périodes métérologiques peuvent se présenter. La recherche des carpes pourra être facilitée par de nombreuses expressions en surface. Les postes sur cassure entre faibles fonds et grands fonds resteront encore à privilégier sauf élévation significative et prolongée de la température de l'eau (passage des 10°c). Il convient de prévoir de quoi amorcer au cas où... Il arrive que sur ces premières phases de hausse de thermomètre, de véritables crises de boulimie puissent se produire.

En général, les lacs de barrage sont pleins en fin de printemps après les pluies et fontes de neige. Cela correspond souvent aux périodes de fraies. L'eau va passer de 12°c à 18°c en quelques semaines. Les queues des bras ou les fonds de baie sont alors à prospecter en toute priorité. Sur les plus stables, on trouvera même des massifs d'herbiers qui renaissent tous les ans dès immersion. Sur d'autres plus variables, les végétaux terrestres innondés servent de supports à la pont. C'est à proximité de ces zones qu'il faudra orienter ses recherches en début de saison. En fonction de l'avancée vers la fraie et du nombre de poissons présents, le volume d'appâts à accorder aux amorçages variera. Quand à leurs étalements, ils devront s'adapter à la topographie des lieux et sur les seules profondeurs productives constatées. Ce sont souvent les plateaux en faible pente qui sont investis lors des phases d'alimentation, l'objectif sera d'en profiter au maximum dans le temps. Mieux vaut donc étaler au plus près des cannes qu'en bout de plateaux. Faire rentrer les poissons au maximum multipliera les départs à condition de leur en laisser le temps en ne plaçant pas trop de lignes en bout de plateaux. N'oubliez pas d'exploiter les bordures latérales à votre poste, même dans de très faibles profondeurs. Elles seront visitée à coup sûr surtout si le lac continue de monter... Il n'est pas obligatoire d'amorcer beaucoup d'appâts pour profiter de ces situations. Le placement stratégique des lignes et de l'amorçage qui les accompagne sur les points d'entrée est plus efficace que des kilos de bouillettes étalés sur tout le plateau. Ces situations dureront jusqu'à la fraie. Sachez que les plus grosses carpes y viennent souvent en dernier. Si vous réussissez à en capturer quelques unes, veillez à manipuler les grosses femelles avec une extrême précaution à cette époque. N'appuyez pas sur les ventres dodus et effectuez les remises à l'eau le plus rapidement possible.

Passé la reproduction, les carpes se redispersent sur le lac, c'est l'époque difficile de la saison en grand lac. Les bancs éclatés se répartissent dans le lac à sa plus grande superficie parfois sans signe extérieur. De plus cela correspond à l'arrivée des hordes touristiques sur de nombreux lacs. Activités nautiques et baignade vont perturber vos pêches et installations. C'est aussi en cette période que les pêches de nuit non autorisées seront le plus réprimandées... C'est soit le moment d'arrêter ces lacs, soit le moment de pratiquer des pêches itinérantes de journée en bateau. Dédiée aux carnassiers en premier lieu, vous retrouverez forcément à un moment quelques carpes ainsi. Pourquoi ne pas les pêcher une heure ou deux. Deux cannes courtes, quelques accessoires et bouillettes ne prennent pas tant de place au fond d'un bateau. Cette approche peut aussi être intéressante à pratiquer quand vous êtes vous-même en vacances...

En fin d'été, les berges des lacs de barrage se vident doucement de leurs touristes, ainsi que le "surplus" d'eau. En effet, c'est le début de la baisse du niveau d'eau qui commence pour s'achever fin décembre/ début janvier en général. C'est le meilleur moment pour s'attaquer aux lacs de barrage, car les carpes bougent et se nourrissent en vue de la saison froide. La baisse va fortement impacter sur la tenue estivale des carpes qui vont lentement la suivre pour rejoindre leur tenue automnale et par la suite hivernale. Il n'y a pas vraiment de règles sur leurs positionnements suivants. Cela dépend d'abord de la topographie des fonds des différentes zones du lac et de la vitesse de baisse du niveau. Le principe est que les carpes prennent l'"ascenseur", à savoir que leur tenue va à la fois reculée par rapport aux baies et éventuels bras, mais aussi en profondeur. Les plateaux les moins profonds vont peu à peu se vider. Ceux situés plus bas vont devenir de bons postes pendant un certain temps. Il n'est pas forcément nécessaire de pêcher profond, mais bien d'avoir un placement de lignes tirant vers le bas au lieu du haut au printemps. L'entrée et sortie des carpes restent alors essentielles à diagnostiquer.

Notez que les bordures les plus verticales restent souvent intéressantes du fait que les écrevisses (si il y en a) sont contraintes de sortir de leurs caches pour descendre elle-aussi; et les carpes le savent... L'avantage des mouvements de carpes est qu'ils se traduisent souvent par des manifestations en surface. Veillez à ne pas choisir forcément vos postes sur les sauts eux-mêmes. Ils peuvent être passager alors que la zone de destination sera quelques centaines de mètres plus loin. D'où la nécessité absolue de bien appréhender les fonds d'une zone de façon large au moins sur le secteur pêché.

En fin d'automne, sachez que les dernières tenues de carpes trouvées seront souvent celles d'hiver. Toutefois, les premiers grands froids se traduisent souvent par l'arrivée d'eaux glacées par ruisselement et/ou par les cours d'eau d'alimentation. On évitera donc les zones que ces arrivées refroidiront très vite et ralentirons fortement l'activité des carpes. Les fins de saison sont souvent brutales en lac de barrage comme partout ailleurs malgré un volume d'eau important pourtant plus long à refroidir. Mieux vaut opter pour des lacs de barrage du sud qui subiront ces effets moins brutalement...

Aborder les lacs de barrages ne peut se faire sans un matériel adéquat. Optez pour une bonne embarcation correctement motorisée. Les vents peuvent être violents et se lever très vite. Pour des sessions supérieures à 3/4jours, ajoutez y une annexe de moindre taille qui permettra de déposer les lignes ou prospecter chaque poste discrètement. Concernant les abris, le parapluie-tente s'adapte à toutes les berges même les plus verticales et puis n'est pas un frein quand vous voulez changer de postes très souvent, pensez-y. Les grands lacs de barrage nécessite d'avoir une grande liberté de mouvement. Il est souvent nécessaire de se déplacer pour optimiser sa pêche, parfois 100m font la différence. Côté montage, optez pour du simple et du solide. On ne doit pas casser en grand lac, ce peut être le poisson de votre vie à chaque départ ! Niveau appâts, bouillettes 24mm ou noix tigrées pures offrent quelques avantages de sélectivité, bien que dans certaines eaux comme les grands lacs de l'Est, il n'y pas grand chose à faire face aux gros poissons blancs à part ramer et reposer ses lignes après chaque prise non souhaitée... Mais ces lacs, bien que leur système de digue les apparente à des lacs de barrages, sont encore bien différents par rapport à ceux retenus par un véritable édifice construit au coeur d'une vallée escarpée. Bien qu'ayant un fort marnage aussi, cela s'exprimera plus en terme de surface couverte qu'en hauteur d'eau. Contrairement aux barrages tirant sur la verticalité, il faudra souvent pêcher à très grandes distances pour trouver les carpes.

Quelque soit le type de lac de barrage, il faut constamment s'informer durant la pêche sur la topographie et la nature des fonds non seulement de votre zone du moment, mais aussi de secteurs plus éloignés. Cela vous permettra notamment d'anticiper les mouvements de carpes. C'est pourquoi, il est beaucoup plus simple de découvrir un lac de barrage à 2 ou 3 pêcheurs. Cela permet de laisser des lignes en pêche tout en cherchant ailleurs si il y a mieux. Le top est même d'organiser des pêches à plusieurs binômes. Chacun peut pêcher différents postes d'une zone, ou différentes zones. En échangeant des informations et en s'adaptant aussi bien dans l'approche que géographiquement, la pleine réussite de ce genre d'expédition est garantie sur une semaine à coup sûr. De plus, la sécurité des biens et des personnes n'en sera que plus importante dans des milieux parfois hostiles.

Sondage, analyse, adaptation et mobilité passent avant tout pour réussir en lac de barrage. Au même titre que les fleuves, les grands lacs de barrage offrent des quêtes passionnantes.

Retrouvez des photos de lacs de barrage ici.

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