LIVE MARS 2010 
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L'hiver 2009/2010 devrait toucher à sa fin d'ici peu. Le printemps officiel est annoncé le 20 de ce mois. Alors que la neige vient encore de tomber en début de mois, on a du mal à croire que les premières feuilles doivent bientôt sortir. En tout cas, ce printemps est attendu par nombre d'entre nous...
Les périodes successives de neige et de léger dégel n'ont pas permis d'avoir de bonnes conditions de pêche en fleuves et rivières; et la plupart des plans d'eau sont restés froid plus longtemps cette saison.


Mi février, nous avons tenté de faire une pêche sur l'Ardèche où le température est également tombée bien bas. L'eau à 2.5°c et claire à notre arrivée s'est transformé 3 jours plus tard en torrent de boue suite à des pluies exceptionnelles pour l'époque. Deux amorçages foutus... Dommage, cela aurait pu être sympa de faire quelques carpes dans une eau si claire sur fond de stalagtites de glace.
Après la longue préparation de la sortie de Carpe Nature , une partie de l'équipe avait envie de prendre l'air. C'est le lac du Salagou qui a été choisi pour reprendre contact avec la pêche. Pour ma part, cela faisait 10 ans que je repoussais sans cesse de lui faire une visite et ce fût donc l'occasion. N'ayant pas acquis encore le timbre halieutique, je vins donc en accompagnant, une fois n'est pas coutume. Aucune importance, avec un cadre si beau et une excellente ambiance, ce fût un régal malgré des conditions difficiles. D'autant que presque aucun pêcheur n'était en place.
Nous n'avions que 4 jours et le temps annoncé n'était pas très encourageant. Le lac était assez haut et la température de l'eau fleurtait les 8°c. Sur les conseils de Vincent qui avait déjà pêché le lac à cette période dans des conditions similaires, nous avons choisi la baie d'Octon pour commencer et voir si quelques carpes s'y tenaient. A l'inverse des grands fleuves, les mouvements et placements des carpes se reproduisent de manière identique ou presque chaque année en grands lacs. Je préssentais bien cette première journée qui serait la dernière d'une période de relative douceur. Après la pluie et le froid était prévus. Il fallait donc vite trouver un peu de fish...

La première nuit donna effectivement 3 runs avec une belle commune de 15.8kg pour JP sur le bout du plateau face à nous dans 1.5m d'eau. Vincent choisissait l'entrée de la rivière et déroulait deux fois en 5mn dans 80cm d'eau. Deux autres cannes pêchaient une grande crique à droite. Les 24h suivantes furent un déluge absolu. Le lac se teinta des sédiments rouges et assuma pleinement son surnom de lac du Diable. Le niveau monta de 20cm!!! L'eau baissa à 6°c. Clairement les poissons reculèrent au plus profond de la baie à grande distance. Vincent placa une ligne à l'endroit où brèmes et carpes montaient en surface. Deux heures après, il déroulait et cassait... Les autres lignes sur le plateau donnaient quelques brèmes, mais point de carpes. La sortie de la rivière était quand à elle devenue stérile. Frédéric nous rejoint en début de 2ème soirée. 12 lignes pêchaient à peu près toutes les profondeurs sur toute la superficie disponible. Au 3ème matin, seul JP déroula à nouveau une belle commune de 14.5kg sur le même spot que la 15.8, un spot pavé de roches dures.
De jolies communes du Languedoc Roussillon


Devant ce constat et face à un vent du nord glacial et soutenu, nous décidâmes de tenter le fond de la baie de Liausson. Abritée de ce vent "mortel" et bien exposée au soleil revenu, nous espérions encore quelques fishs. Malgré une forte activité du poisson blanc et 12 lignes savamment placées, rien n'y a fait.
Le lac du Salagou est un très beau lac. De nombreuses possibilités de pêche y sont offertes. L'accès aux berges reste simple en de nombreux points. Mais pour être efficace, je pense que l'usage d'un bateau reste la meilleure solution pour profiter de postes moins pêchés et avoir la meilleure mobilité... Le thermique étant interdit, il faut prévoir deux bonnes batteries pour un moteur électrique de bonne puissance. Cela permettra de parcourir le lac durant une bonne semaine, voir plus.
La réglementation locale permet d'y pêcher de jour comme de nuit toute l'année sauf durant quelques semaines après l'ouverture du carnassier pendant laquelle des dizaines de barques parcourent le lac à la recherche des nombreux sandres, brochets et autres grosses perches bien représentés. Cela est une bonne chose pour éviter une guerre ouverte entre pêcheurs. Après tout, il faut bien partager nos terrains de jeu. Seul bémol dans la législation, une interdiction de tendre des lignes en bateau! En effet, d'après les pêcheurs locaux , très sympathiques d'ailleurs, des abrutis ont commis des excès à ce niveau en tendant à tord et à travers des lignes à méga distance, à maintes reprises. Quand on voit l'accessibilité du lac, faut vraiment être débile pour tiré 400m de fil... Par contre, il est difficile de pêcher efficacement certaines zones sans déposer sa ligne, et cette règle ne peut donc qu'être transgressée. A chacun de faire preuve d'intelligence!


Le Salagou, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco. A respecter.
Un biotope unique en France, à préserver.
Une ambiance particulière, à vivre.
De retour sur Lyon, le printemps commence à s'installer coïncidant presque étrangement, au vu des conditions récentes, avec la date officielle. J'en profites pour faire une petite pêche sur le Rhône avant mon départ en voyage...
Pêche d'émotions rhodanienne
Le Fleuve a ratrappé un retard "historique". Alors que le 15 mars, la température de l'eau ne dépassait pas 3°c (jamais arrivé à cette date depuis 1991), elle est remontée à 8°c dès le 23 du mois grâce à un ensoleillement retrouvé et surtout au vent de sud soutenu pendant quelques jours.
A l'aube d'un départ pour le lac des fullys enfin arrivé, je ne pouvais résister d'effectuer une ultime sortie pêche qui risque de ne pas se reproduire avant cet été. Prise de permis effectuée (avec beaucoup d'efforts...), je me promenais par deux fois tôt le matin, le long du rivage pour voir un peu si le poisson était actifs et surtout où ! 2 ou 3 montées de carpes en plein centre du fleuve et quelques blancs sans plus à l'aurée du lit ne m'insitait guère à quelques préparatifs de poste. J'étalais la veille de ma pêche quelques poignées de billes sur une longueur de 200m près du bord car des orages venaient juste de faire gonfler le débit. C'est donc sans conviction que je suis allé faire mon unique nuit "printanière" en fleuve. Arrivée à 17h00, j'attends quelques minutes pour choisir un poste sur les 200m "amorcés". 3 montées de blancs sont la seule chose à laquelle participe ce choix crucial, nulle erreur possible pour cette seule nuit. Mon objectif: prendre une carpe.
Les 4 lignes sont tendues sur des profondeurs très diverses: 3m, 5m, 9m et 14m le plus loin possible par rapport à un courant qui devient plus raisonnable que la veille. 10 billes par ligne suffiront dans cette situation et cette approche. Un quart d'heure plus tard, la "14m" déroule net, un barbeau farceur m'a fait croire à l'atteinte rapide de l'objectif, et non... Ha le Readymade, c'est souvent trop rapide quand le poisson est là. Durant la nuit ce sont 2 brèmes qui s'empalent sur la "3m". Je recharge à chaque fois le spot avec un peu plus de billes. Au lever du jour, la ligne à brèmes déroule enfin ma première carpe de 2010 que je voulais rhodanienne et standard, c'est à dire pas une fully. Bientôt ce sera probablement difficile d'y échapper, lol.
Cette commune de 6.5kg satisfait amplement mes simples exigences émotionnelles. Mais c'était sans compter sur les silures... Une heure après la carpe, alors que le soleil réchauffe corps et coeur, un glane d'environ 1.5m fouette la surface de l'eau à 50m devant mon poste. Ravi de voir cette scène toujours surprenante, surtout à cette époque, je n'imagine pas la suite. Décidé à plier tôt, je relève et range les cannes une à une. Tel un rituel, je laisse toujours en dernier la canne qui a démarré ou celle qui a le plus donné. En l'occurence, c'est donc celle de la carpe et des 2 brèmes que je relève à l'ultime. Mais le montage n'aura pas le temps de me rejoindre puisqu'un silure aura eu l'idée saugrenue de l'attaquer à 3 m du bord! Autant dire que çà surprend, surtout frein bloqué... Malgré une dimension d'environ 1.2m, la canne a failli filer au fond avec. Malheureusement très rapidemment dépiqué, il l'aura rejoint tout seul. Mais quelle émotion! La relative concentration d'appâts et de blancs aura probablement attiré l'un des glanes qui semblaient occupé ce bout de secteur. C'est plutôt rare qu'ils s'intéressent de telle sorte à des coups à carpes si tôt dans la saison !


Cette seule nuit aura finalement bien résumé ce qu'est la pêche en Rhône:
diversité et surprises sans fin.
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