LIVE MAI 2010

De retour du lac de Fullys, je n'ai malheureusement pas de bonnes nouvelles. Il semble bien que la possibilité de faire vivre des pêches extraodinaires de Fully-scaled dans de bonnes conditions au plus grand nombre soit fortement compromise à ce jour... Après une année complète d'investissements personnels sur cette destination, je n'ai pu obtenir des autorités locales les bonnes conditions pour développer une activité pêche touristique. Sans entrer dans des détails (que vous auriez peine à croire d'ailleurs!), la partie du lac intéressante pour pêcher de façon satisfaisante et sécuritaire nous a été refusée. Il nous a été proposé une partie qui ne permettrait pas d'exploiter correctement le formidable potentiel du lac, mais en plus la moitié de cette zone est relativement dangereuse du fait de sa topographie !!!

Malgré l'immense déception personnelle, il est totalement inenvisageable de prendre cette option. A moins d'un changement d'avis très improbable des autorités locales, le lac des fullys restera donc pour l'instant hors de portée à la plupart des pêcheurs européens. Un article y sera toutefois consacré dans un prochain numéro de Carpe Nature. Et si par la suite des passionnés sont intéressés pour découvrir le lac, je ferais tout mon possible pour y organiser une "expédition freelance".

 

 

En attendant, revenons sur le territoire français. Quelle galère... C'est un peu ce que je me suis dis en effectuant une session itinérante de 6 jours sur la vallée du Rhône.

Petit résumé de la situation en fleuve...

- 1ére nuit en aval de Lyon: eau à 12°c (encore un record pour une fin mai), pas d'herbiers . Amorçage léger la veille en Red 20mm et quelques pellets. Vu quelques carpes en début de soirée, rien le matin!? Par contre, un gros silure (160/180cm) a failli se cogner la tête contre la berge en sortant partiellement de l'eau sous mes cannes. Impressionnant! Le vent du nord soufflait depuis plusieurs jours contre la berge augurant d'un bon résultat sur ce secteur. Rien touché, pas une erraflure sur les billes...

- sortie de 3 jours sur un secteur de nuit en amont de Tain l'hermitage: Eau à 15°c. Pas d'herbiers ou presque...

. 1 ére et 2 ème nuits sur LE poste du secteur: vu 3 carpes en 48h (c'est minimum 20 fois plus à cette époque d'habitude), pris 1 commune de 9kg et environ 10 brèmes sur des White (?!) en 14mm.

. 3 éme nuit sur un autre poste en sortie d'une frayère pour voir... Vu quelques sauts de carpes en arrivant sur le poste, amorçage léger, rien touché à part des brèmes, jamais revu les carpes durant 24h...

 

 

- Prospection sur les secteurs en aval de Montélimar: Eau à 16°c, Quelques herbiers, sans plus...

. 1ère nuit: sur un secteur sauvage, vu deux carpes le soir, rien le matin, pas un bip sur des 14mm... Tout va bien !

Je profite de ma journée pour visiter des gravières aussi sauvages que magnifiques.

 

 

 

 

- Pêche de 48h sur un secteur à fort potentiel plus au Sud: Eau à 18°c, 2 postes à valeur "sûre" proche des zones de fraies, deux fois plus d'herbiers que les autres années ???!!!

. 1 ère 24h sur le "best of" du secteur: vu 3 carpes dont une commune de 15/20kg en arrivant, jamais revues ensuite. Touché au moins 10 carassins en journée (nous avons dû en prendre 2 en 20 jours de pêche sur toutes les autres saisons ???!!!)

. 2 ème 24h sur une sortie de frayère qu'on peut qualifier de "poste refuge" quand c'est dur. Une bonne dizaine de sauts en arrivant le soir. Pêche au spot (pas de risques). Je n'ai jamais revu une carpe dans les 24h suivantes........... Par contre encore pris des carassins à foison !

 

 

Quand on fait plus de 600km en une semaine sur 4 secteurs de fleuve très différents et qu'on voit çà, on comprend tout à fait que la situation actuelle n'est pas à son "meilleur niveau", c'est peu de le dire...

 

Mon analyse du moment:

Les carpes montrent un comportement d'après fraie: poissons éparpillés et furtifs. Elles ont sûrement plus ou moins frayées (sans réussite) sans se regrouper du fait du manque d'herbiers massifs. Le temps froid de début de printemps et le manque de période de temps stabilisé ont retardé le développement des herbiers. La nourriture naturelle est répartie un peu partout. Nous sommes en pleine période des fleurs de peupliers et d'explosions de larves d'insectes favorisée par un temps doux et humide. Cette manne ajoute un surplus de nourriture sur toutes les couches d'eau.

Pour résumer, les carpes ne sont pas regroupées en bancs, non localisées sur des zones ou postes types et nourries facilement un peu partout par la nourriture naturelle. Le débit du fleuve est plutôt bas pour la saison n'obligeant pas les poissons à se déplacer et dépenser de l'énergie. Bref, un vrai cauchemar pour les pêcheurs de carpes.

Le phénomène va probablement s'étirer sur une bonne partie du mois de Juin. Pour ma part, je ferais quelques pêches rapides pour surveiller son évolution et quelques sessions en secteur à radiers où les carpes sont plus facilement localisables et forcément plus actives en courant plus fort. A moins que le temps ne change...

 

 

 

 

En attendant, voici quelques clichés en macro qui occupent les moments "calmes"...

Cherchez la couleuvre !

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